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Coups de coeur 2018

5 coups de cœur en entrepreneuriat 2018 et… un coup de gueule !

Par Nathaly Riverin


TOP 1 : L’entrepreneuriat à Montréal

L’écosystème entrepreneurial de Montréal est très dynamique. C’est assurément le résultat d’une succession d’actions bien orientées telles que la révision de la structure post CLD, la précision de l’offre globale, l’uniformisation de l’image, le plan d’action concerté, le lancement de l’Indice entrepreneurial de Montréal, l’événement «Accélérer Montréal », le lancement d’Expo entrepreneurs 2018, et bien plus… Des actions combinées à une participation active et engagée des élus dans toute la démarche en entrepreneuriat. C’est mobilisant et ça se ressent ! Toute la communauté s’active autour des entrepreneurs. La collaboration, la cohésion et l’alignement entre les acteurs de l’écosystème sont au rendez-vous.

D’autres villes s’activent en entrepreneuriat. Pour 2018, nous pouvons, sans l’ombre d’un doute, décerner l’étoile du match à l’écosystème montréalais. Il faut reconnaître que lorsque Montréal va bien, c’est tout le Québec qui en profite. C’est toute une progression, et ce, en quelques années seulement !

TOP 2 : L’entrepreneuriat à l’Université Laval

Pour la première fois au Québec, une institution d’enseignement supérieur intègre l’entrepreneuriat comme une cible stratégique prioritaire dans sa planification stratégique. Cela donne des ailes à tout l’écosystème entrepreneurial de l’Université Laval. Quand la directive vient de la haute direction, il est nettement plus facile pour les acteurs de livrer la marchandise et, surtout, avec les bons moyens.

Plusieurs universités sont actives en entrepreneuriat avec divers programmes ou des incubateurs très performants tels que l’ACET à Sherbrooke. Le potentiel qu’offre ce changement de paradigme pour l’Université Laval me place sur le bout de ma chaise pour voir ce qui va en ressortir !  

TOP 3 : Le buzz d’Expo entrepreneur

Avouons-le, c’est un événement surprenant tout droit sorti du champ gauche. Menée par une équipe jeune, ambitieuse et qui privilégie l’approche collaborative, cette initiative a permis de rassembler des milliers de passionnés d’entrepreneuriat dans un seul lieu. L’édition 2019 se conclut par un succès de foule considérable : 10 000 participants.

TOP 4 : Les dix ans de l’Indice entrepreneurial québécois de la Fondation de l’entrepreneurship

Déjà 10 ans de mesure de l’entrepreneuriat au Québec et plus de 100 000 répondants ! L’outil de mesure de l’entrepreneuriat a de toute évidence inspiré et orienté les décisions stratégiques en entrepreneuriat et généré plus d’impacts. Ces dix dernières années ont permis d’observer une progression fulgurante du Québec en entrepreneuriat sur plusieurs indicateurs notamment les intentions d’entreprendre des jeunes. Cette édition anniversaire fut accompagnée par le lancement d’une plate-forme présentant toutes les études.

TOP 5 : Lassonde entrepreneur Institute

Un succès américain d’influence québécoise. Quand j’ai besoin d’inspiration, je vais naviguer sur leur site Internet, car le contenu proposé sort des discours typiques. Vous savez ce discours qui valorise essentiellement les startups technos ou les entreprises des secteurs nichés… Cet institut met de l’avant toutes sortes de modèles entrepreneuriaux et cela donne des résultats impressionnants. Parmi les meilleurs aux États-Unis, ce lieu dédié à l’entrepreneuriat favorise « l’innovation et l’entrepreneuriat par la pollinisation croisée des secteurs d’activités », et ça c’est prometteur !

Le FLOP : Que fait le ministère de l’Éducation en entrepreneuriat ?

Je ne comprends pas ce qui se passe avec le ministère de l’Éducation et la formation en entrepreneuriat. Je ne suis pas certaine que nos élus en comprennent davantage. À ce titre, on constate que le MEES est tellement en retard sur le sujet que d’autres ministères ont pris le leadership pour financer et créer des écoles pour entrepreneurs et pour dynamiser les incubateurs universitaires. Pourtant, le MEES finance depuis des années le programme Entrepreneuriat Québec. Nous avons donc deux ministères qui s’impliquent dans la formation en entrepreneuriat.  

Pendant ce temps, les Cégeps se plaignent haut et fort d’être mal outillés en entrepreneuriat (PEEC). Ils sont le maillon faible de la chaîne, sans directives claires, sous financés, sans ressources et sans moyens, évoluant parfois à contre-culture (on peut parler des carrés rouges). Il n’est pas facile de semer l’esprit d’entreprise au collégial ; les passionnés de l’entrepreneuriat au collégial sont carrément des missionnaires. Milieu très vulnérable.

En 2019, il faut aider nos cégeps à se démarquer en entrepreneuriat. D’ailleurs, le secteur privé peut faire une différence tout comme il l’a fait depuis les deux grandes campagnes de financement de l’Université de Montréal et de l’Université Laval. Tant que les établissements collégiaux seront inégaux en entrepreneuriat, tout l’écosystème de l’éducation en entrepreneuriat le sera.