La contribution des gouvernements au dynamisme en entrepreneuriat est significative telle que mentionnée dans l’article associé. Les engagements qui touchent la culture entrepreneuriale exigent de la patience et du temps avant d’en récolter les fruits. En 2004, le vent a tourné pour l’entrepreneuriat avec la stratégie jeunesse. Depuis, cet enjeu crucial pour notre croissance n’a fait que progresser sur tous les fronts. 15 ans c’est encore très peu pour changer une culture.  

Or les gouvernements changent, les leaders changent et les acteurs locaux aussi changent. Il importe donc d’actualiser constamment le discours pour que tous les acteurs s’alignent autour du développement d’une culture entrepreneuriale forte.

Il faut maintenir la cohérence stratégique amorcée et se mettre en mode « performance ».

Miser sur les activités en amont

Le travail important doit se maintenir en amont. Notre système scolaire, du primaire à l’université, doit avoir les moyens de maintenir les efforts initiés pour former les jeunes à la culture entrepreneuriale et au monde des affaires. Nul besoin de multiplier les structures et de créer des écoles partout, mais bien de miser sur des écoles et des universités existantes et surtout de les outiller pour qu’elles soient performantes en entrepreneuriat et bien connectées sur les secteurs de pointe. Il importe de faire circuler la connaissance pour que tout l’écosystème progresse.

Travailler sur les disparités régionales et éviter les approches mur à mur

Il faut aussi s’assurer d’une industrie vibrante avec de nouveaux élus et des gens d’affaires mobilisés dans toutes les régions du Québec. Encore aujourd’hui, certains sont moins disposés à supporter l’entrepreneuriat.   

La question de la rareté de la main-d’oeuvre n’est pas un prétexte pour cesser d’entretenir la culture et le soutien aux activités nouvelles. À ce compte, la Beauce aurait cessé d’être entrepreneuriale il y a de cela très longtemps, car le plein emploi touche cette région depuis de très nombreuses années. Chaque étape de progression fait émerger de nouveaux enjeux économiques.

Cela dit, les approches régionales « murs à murs » ne semblent plus adéquates, et le territoire d’appartenance des gens est plus souvent attaché à une ville. Le lancement spontané des DIGIHUB fut une grande surprise pour bien des acteurs locaux. De mon point de vue, il me semble que cela est venu brouiller l’organisation naturelle voir l’équilibre du leadership dans plusieurs régions. À repenser!

Place à la performance entrepreneuriale

Mesurer l’entrepreneuriat par territoire

Notre écosystème a beaucoup progressé. Il est mûr pour se mesurer. L’indice entrepreneurial québécois est encore sous-utilisé et il est grand temps que nos institutions se l’approprient nationalement pour raffiner leurs stratégiques. Et pourquoi ne pas créer (enfin!!) l’information de façon plus décentralisée, par MRC par exemple. C’est plus spontanément un territoire d’appartenance.

Développer l’approche satisfaction client garantie

Plus encore, mon passage chez Femmessor m’a clairement signifié que les choix effectués servent souvent l’institution et ses partenaires plus que le client, l’entrepreneure dans ce cas. Les politiques répondent aux exigences des institutions pour minimiser les risques et pour formaliser les approches; le client a très souvent du mal à s’y retrouver. Pourtant, faire vivre les structures d’accompagnement en mettant le client au coeur des stratégies, c’est assurément ce qui fera progresser tout l’écosystème entrepreneurial.  

Dans le même ordre d’idées, il serait intéressant d’importer des outils de satisfaction client du secteur privé. Par exemple, le Net promoter score est un instrument intéressant pour favoriser l’amélioration continue des services que l’on offre aux clients. Pourquoi ne pas intégrer une approche satisfaction client dans tous les points de services publics qui desservent les entrepreneurs ? Notre écosystème est suffisamment performant pour faire le prochain pas vers une culture de performance.

Jouer le rôle d’éclaireur des enjeux qui les affectent

Nos entrepreneurs, ces visionnaires, ont constamment besoin d’oxygène pour s’inspirer et voir plus grand. Or nous baignons dans une mer d’informations et, nécessairement, il y a la bonne et la moins bonne information. En matière de tendances d’affaires et d’analyse économique, le gouvernement doit mettre la bonne information de l’avant. C’est crucial de pouvoir alimenter les entrepreneurs sur les enjeux qui les affectent.

Faire circuler les bonnes pratiques en entrepreneuriat et susciter des effets d’apprentissage entre les acteurs de l’entrepreneuriat

Enfin, qui de mieux placés que l’État pour identifier les bonnes pratiques initiées aux quatre coins du Québec et de les diffuser! Tout comme nos entrepreneurs, notre écosystème et tous les acteurs ont aussi besoin de se développer et d’apprendre. Je crois que le gouvernement peut jouer un rôle majeur sur ce plan.

Et vous ? Quelles sont vos idées pour améliorer notre industrie ?

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